Faut-il fixer toujours des yeux mélancoliques, Tel qu’un prêtre pensif, sur les choses de l’Art, Tel qu’un prêtre qui reste agenouillé très tard Dans son église froide, à veiller des reliques ?
Faut-il laisser fleurir les fleurs dans son jardin Pour conquérir la gloire à travers les risées ; Faut-il laisser passer l’Amour sous ses croisées Et perdre un bien réel pour un rêve incertain ?
Faut-il se murer vif et s’empêcher de vivre ? Et, comme en une forge en feu, faut-il verser Tous les métaux de l’âme au creuset de son livre ?
— Vis seul. C’est un temps dur d’épreuve à traverser, Mais fais ce sacrifice à ta sublime envie : Pour vivre après ta mort, sois donc mort dans la vie !